Dernières infos

Un gouvernement sobre et vertueux: où en est le Sénégal ?

Je tiens à vous rappeler que le Sénégal a toujours été parmi les pays les plus démocratiques en Afrique de l’Ouest. Avant l’investiture au pouvoir du Président Macky Sall le 2 avril 2012. Depuis cette date, on peut dire que le Sénégal est devenu une « monarchie » dirigée par la famille Faye-Sall et consorts, dont certains sont cités dans des activités illicites (blanchiment de fonds, escroquerie, détournement de deniers publics, etc.)

Le Sénégal a connu des passations de pouvoir pacifiques entre les indépendances de 1960 jusqu’en 2012. Ces passations de pouvoirs pacifiques ont même débuté avant l’indépendance du pays.
Lamine Gueye, qui a formé Léopold Sédar Senghor en politique, a été serein en acceptant sa défaite contre celui-ci lors des élections législatives en 1951. Léopold Sédar Senghor, 1er président du Sénégal, a quitté le pouvoir en 1981 en laissant sa place à Abdou Diouf. Le 2e président du pays a cédé sa place à Abdoulaye Wade à l’issue de l’élection présidentielle en 2000. Ce dernier fera pareil pour Macky Sall au terme de l’élection présidentielle de 2012. Alors, pourquoi les Sénégalais ne s’attendraient-ils pas que Macky Sall, président depuis 2012, fasse de même?

Bien que toutes les transitions n’aient pas suivi une procédure démocratique comme nous l’enseigne Abraham Lincoln dans sa fameuse citation « le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » (Delbos, 2014). Certes, le peuple est rarement unanime dans l’expression de son intérêt, mais en démocratie le pouvoir devrait être exercé dans l’intérêt commun de l’ensemble des populations, et non dans l’intérêt de quelconque entité/groupe.
Ceci pour dire qu’il existe au Sénégal, un gouvernement qui cherche à se maintenir au pouvoir, en perpétuant, des tentations oligarchiques cherchant à faire prévaloir ses propres intérêts au détriment du peuple. (Delbos, 2014) Si toutefois, un nouveau président est élu en 2024. Celui-ci, avec l’aide de l’Assemblée nationale, devra impérativement rendre rigide la Constitution afin de mettre en échec les tentatives de dévoiement, nuisibles à l’intérêt général. (Delbos, 2014)

Des sanctions sévères s’imposent sur tous les membres de la mouvance présidentielle impliqués dans des activités de mauvaise foi.
Depuis l’année 2014, on remarque que les partisans et militants du parti au pouvoir, l’Alliance Pour la République (APR) sont « intouchables ». Ils sont souvent épinglés en flagrant délit dans des magouilles, en vain à ce jour. Ce que les Sénégalais trouvent déplorable, car nous avons tous vu le sort de l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall. Khalifa était accusé de détournement de deniers publics. Le gouvernement l’accusé d’une utilisation à ses propres fins, entre 2011 et 2015 d’une enveloppe mensuelle de 30 millions de FCFA, équivalent de 64 440 $ CAD, rapportent nos confrères de Jeune Afrique. Les avocats de celui-ci disaient que leur client était victime d’injustice à l’égard du parti au pouvoir. Le président Macky voulait empêcher Khalifa de participer aux élections législatives et présidentielles, prévues en juillet 2017 et février 2019 . Dans un rapport d’audit de l’Inspection générale de l’État (IDE) relayé par Jeune Afrique, Khalifa Sall se justifiait: « Je conteste formellement avoir jamais détourné le moindre denier public. Je suis un ordonnateur de crédits et non un comptable public, de sorte qu’il ne peut m’être demandé la production de justificatifs de dépenses », rejetant ainsi les accusations, dont il faisait l’objet. Condamné à cinq ans de prison par la Cour d’appel, il sera gracié le 29 septembre 2019 par le chef de l’État Macky Sall, réélu en février 2019.

Une autre affaire secoue le pays. Mamour Diallo, nommé par décret en 2015 directeur national des impôts et domaines a été accusé en 2018 par l’ex-inspecteur de la même organisation Ousmane Sonko dans « l’affaire des 94 milliards » relayé par Le quotidien. Ce dernier a même porté plainte contre Mamour Diallo auprès du doyen des juges. Peu de temps après, une commission parlementaire, composée essentiellement de militants au pouvoir, a blanchi Mamour Diallo, rapporte le journal Le quotidien.
Si ce que Ousmane Sonko a dit contre lui était faux pourquoi Mamour Diallo n’a-t-il pas porté plainte pour diffamation ?

Nous voici en 2022 et les rapports de l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) de 2018 à 2022 exposent clairement, toutes les personnes de mauvaise foi qui sont impliquées dans des activités illicites (collusions, blanchiments de capitaux, corruptions, détournement de fonds publics, escroqueries, usage de faux, etc.) Pourtant, l’affaire des 94 milliards, soit 195 657 398 $ CAD vient d’y être citée, et ledit Office confirme qu’en partie, les accusations de Sonko étaient fondées.

C’est inacceptable et même grave de constater que des personnes faisant partie de la mouvance présidentielle soient citées dans les rapports de l’OFNAC. Pas plus tard qu’en avril 2022, le maire de Sindia, Thierno Diagne cité dans le même rapport est mêlé dans une affaire de magouille foncière. Ce dernier après quelques semaines en prison a quand même pu obtenir une liberté provisoire. Pourtant le rapport de l’OFNAC de 2021, l’inculpe en rapport aux mêmes chefs d’accusation le liant avec la coopérative d’habitat de la SONATEL.

Pour rappel, le maire de Sindia a été épinglé pour un détournement de fonds publics d’un montant de cinquante-quatre millions de francs CFA, dans l’affaire de lotissement Sindia-Ndombo pour la Coopérative d’habitats SONATEL. Dans le but de dédommager les propriétaires terriens, la Coopérative a versé un montant de deux milliards de FCFA, soit 4 162 923 $ CAD aux propriétaires concernés par l’intermédiaire du maire Thierno Diagne. C’est ainsi que celui-ci a profité de sa notoriété pour se remplir les poches d’une somme de cinquante-quatre millions cent soixante-quinze mille cinq cents (54 175 500) CFA, soit 112 763 $ CAD est-ce, depuis 2017, confirme le rapport de l’OFNAC sorti en 2022.

Qu’est-ce qui a motivé la justice sénégalaise à octroyer la liberté provisoire au maire Thierno Diagne ?
Certains disent que c’est dû à son statut politique auprès du parti au pouvoir l’APR. En tout cas, ce que l’on peut retenir, c’est qu’il est anormal dans un pays juste et de bonnes gouvernances de laisser de tels individus dans la nature sans sanction. Nul n’est censé ignorer la Loi. La Loi exige des sanctions contre toutes personnes liées dans de pareils faits. Toutefois, même si ces dernières seront jugées ultérieurement et éventuellement condamnées, ce qu’espèrent les Sénégalais. En plus des sanctions, les malfaiteurs devront restituer les deniers volés jusqu’au dernier centime afin d’éveiller les consciences de toute personne morale de droit public.

Par Moussa Seck, B. A., M. Env.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.




Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.