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Entrevue avec l’artiste Leona, dont une œuvre dénonce le racisme aux États-Unis

En entrevue avec Afrikcaraibmontreal, l’artiste Leona Carthy nous présente une de ses œuvres qui dénonce le racisme dans le sud des États-Unis. Nous avons fait connaissance avec cette artiste au mois de février dernier dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs. Elle présentait un tableau d’art lors de l’exposition Égéries Noires à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts, Montréal.

Bonjour Leona Carthy, vous avez présenté un tableau d’art lors du vernissage de l’exposition Égéries Noires organisé par la Table ronde du mois de l’histoire des Noirs au début du mois de février passé. Pouvez-vous nous présenter ce tableau?

Tableau d'art présenté lors l'exposition Égéries noires

Tableau d’art présenté lors de l’exposition Égéries Noires

Inspiré par la chanson déchirante de Billie Holiday « le Fruit Étrange » de 1939, on ne peut pas s’empêcher d’être touché par les images inquiétantes de chaque mot prononcé. Ce puissant tableau d’art exprime manifestement la réalité de vie des Africains-Américains à une des périodes les plus sombres de leur existence dans le sud des États-Unis. Lyncher était une pratique bien trop courante utilisée pour violemment réduire au silence les voix des Noirs dans le Sud. Ainsi, à la lumière de l’hostilité et du manque des droits de l’homme non seulement pour les Noirs, mais aussi pour les femmes, en utilisant ses talents, Billie Holiday a clairement dépeint cette dure réalité pendant tout ce temps en utilisant sa voix pour dénoncer ce silence inquiétant.

À l’époque, « le Fruit Étrange » était le premier cri significatif et non étouffé contre le racisme. Holiday a exprimé ce que tous les Noirs ressentaient et vivaient au quotidien. Ce qui a ouvert la voie à d’autres artistes pour se battre, en utilisant leurs talents, dans une guerre pour les droits civiques.

Vous dites que votre tableau décrit la dure réalité des Africains-Américains dans le sud des États-Unis. Est ce que vous vous définissez comme une artiste engagée?

Oui, je crois fermement dans l’action de redonner à la communauté et d’avoir un impact positif sur la société. Ainsi, je participe régulièrement à différents événements communautaires comme le BLAXPO et l’exposition Égéries Noires (le Mois de l’histoire des Noirs). Je fais du bénévolat au Centre de Formation fédéral en introduisant l’histoire des Noirs aux détenus. Mon art/design représente la dure mais vraie réalité que beaucoup d’autres immigrants et moi vivent en Amérique du Nord. C’est un canal pour exprimer mon fort intérieur à travers une perspective simple de l’art.

Depuis quand faites-vous du design graphique?

Il semble que je le fais depuis toujours (rires). Disons depuis environ 11 ans, mais de façon discontinue. Ma compagnie de design, Leoart, lancée officiellement en 2015, est le fruit de mon travail comme designer graphique pigiste.

Est ce que c’est un métier dont vous rêvez depuis toute jeune?

Je ne pensais pas à ce que je voulais faire ou être quand je serai adulte, en autant que ce n’était pas en lien avec les mathématiques. Toutefois, j’étais obsédée par le style d’art des dessins animés japonais et je garde de bons souvenirs de moi faisant ces dessins quand j’étais plus jeune. J’ai toujours aimé mes bonhommes animés du samedi matin!
Créer a été et sera toujours une forme d’expression pour moi. Je serai toujours reconnaissante et bénie de partager mon imaginaire avec les autres.


Quels sont les autres thèmes dont traitent votre art?

Les thèmes dont je traite sont tirés des choses que j’ai vues ou vécues. Je m’y plonge avec « le flux et le reflux » pour créer ce que je ressens. L’inspiration est présente partout. Étant socialement consciente, parfois le message se crée de lui-même. Si une cause me touche, ma création prend naissance à partir de ça.

Y a-t-il un nouveau thème que vous aimeriez explorer?

Ce n’est pas nécessairement une thème, mais je voudrais explorer mon art sur du bois et du verre.

Sur quel projet vous travaillez en ce moment ou prévoyez de réaliser bientôt?

Je travaille sans cesse, que ce soit pour les clients ou pour moi-même. Ça ne s’arrête pas. Il y a tellement de choses que je peux concevoir par rapport à ce qui se passera dans mon parcours. Bien sûr, avoir plus d’expositions dans des galeries et la présence de mon art dans des maisons, c’est comme une cerise sur le gâteau. Toutefois, je voudrais lancer une ligne de vêtements et d’accessoires Leoart dans un futur proche. Oui, ce serait vraiment formidable ! Mieux encore, aussi longtemps que mon Père céleste le permet, ce sera mon développement personnel en tant que femme et en tant qu’artiste. Le parcours n’est pas toujours facile, mais quand tu aimes ce que tu fais, ça n’a pas d’importance, tu continues à pousser, apprendre, développer, évoluer et partager cette amour créative avec le public ou les supporteurs.

Dernière question: Vous avez écrit sur votre compte twitter jeudi 31 mars ceci: « Celui qui veut une rose, doit respecter l’épine. » Peut-on savoir à quoi faites-vous référence?

J’étais d’un air songeur quand j’ai écrit ce proverbe (rires). Aussi belle et séduisante que la Rose peut être, elle n’est pas sans ses défauts car les épines de la rose peuvent pousser et percer la chair. Cela peut ressembler à une personne que vous aimez. Si vous voulez aimer cette personne, vous devez aussi l’aimer avec ses défauts.

Propos recueillis par Ansou Kinty

A propos de l’artiste: Leona Carthy est une artiste née en Jamaïque et a grandi à Montréal. L’art est une extension de son être — c’est la vie, c’est l’amour, c’est spirituel. Contact: Leona facebook @Leoart et instagram @Leoart_isim

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