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« Le combat pour la justice continue » en Haïti, après le décès de l’ex dictateur J.C. Duvalier

Jean-Claude Duvalier ne met pas un terme à la quête de justice des victimes de la dictature, selon Danièle Magloire, du Collectif contre l’impunité, qui accompagne les plaignants devant les tribunaux.

« Le combat pour la justice continue », déclare à AlterPresse la militante de droits humains, qui se trouve en tournée d’information au Canada sur le dossier Duvalier, suivi également par l’organisation canadienne Avocats sans frontière.

L’ex tyran est décédé à 63 ans d’un arrêt cardiaque à Pétionville (périphérie est), a annoncé un de ses avocats à AlterPresse.

« C’est une terrible nouvelle », réagit Danièle Magloire. « Un autre dictateur est mort sans avoir été jugé », poursuit-elle.

Mais, ajoute-t-elle, le dossier ne peut être « fermé », car « Duvalier n’était pas seul ».

Elle préconise la poursuite du processus judiciaire contre les « consorts » ou « acolytes » de l’ancien « président à vie », afin de faire la lumière sur les crimes commis durant son régime de terreur (1971-1986).

Après avoir auditionné plusieurs victimes de la dictature duvaliériste ainsi que l’ancien tyran, la cour d’appel de Port-au-Prince avait reconnu, le 20 février dernier, la nécessité de juger Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité et crimes économiques.

La cour avait exigé l’identification de tous ceux entrant dans la rubrique de consorts, la précision de la situation les inculpés décédés, l’audition à titre de témoins de tous les citoyens cités par les plaignants à l’occasion de leur déposition devant la cour et l’accomplissement de tous actes d’instruction nécessaires.

« Aucune page n’est tournée », estime Danièle Magloire, qui croit qu’avant de tourner la page, « il faut au moins la lire », puis « elle se tournera d’elle-même ».

La responsable du Collectif contre l’impunité insiste sur le « devoir de mémoire » et met en garde contre toute éventuelle velléité du pouvoir en place à organiser des « funérailles officielles » pour Jean-Claude Duvalier.

« Ce serait une tentative de plus de réhabiliter Duvalier » par l’actuelle administration du président Michel Martelly et du premier ministre Laurent Lamothe, qualifiée de « duvaliériste ».

L’affaire Duvalier est en cours depuis le retour de l’ex dictateur en Haïti, le 16 janvier 2011, après 25 ans d’exil en France.

Jean-Claude Duvalier a succédé en 1971 à son père François, décédé après avoir établi un régime despotique en Haïti à partir de 1957.

Source: Alter Presse

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