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Le braconnage au Kenya est un «désastre national»

Le braconnage des éléphants et des rhinocéros au Kenya est un «désastre national», a averti le paléontologue et défenseur de la nature kényan Richard Leakey, appelant les autorités à prendre des mesures drastiques.

Les braconniers s’appuient sur des réseaux «criminels au niveau international» qui «opèrent dans une scandaleuse impunité, tuant nos éléphants et rhinocéros à des niveaux qui vont aboutir à leur disparition du pays», a déclaré Richard Leakey lors d’une conférence de presse.

«C’est un désastre national et nous devons nous lever pour dire que ça ne peut pas continuer», a poursuivi l’ancien directeur du Service kényan de la Faune sauvage (KWS) et ancien ministre. Selon Interpol, 13 tonnes d’ivoire ont été saisies en 2013 au Kenya, ce qui en fait le pays «le pire du monde en matière de trafic d’ivoire», a rappelé Richard Leakey, soulignant que le pays servait en outre de plateforme d’exportation des défenses braconnées dans les Etats voisins.

Les braconniers «ne pourraient opérer avec l’impunité que nous constatons, si il n’y avait des formes de protection de la part des agences chargées de faire appliquer les lois», a-t-il estimé, alors qu’une récente étude d’une ONG de défense de l’environnement, Wildlife Direct, a montré que seuls 4% des condamnés pour des crimes sur la faune avaient été emprisonnés.

«Le problème concerne quelques criminels (…) les chefs (des réseaux) sont connus», a affirmé M. Leakey, estimant qu’un groupe de 20 à 30 personnes organisait le braconnage de masse mais qu’aucun n’était inquiété. Il a refusé de donner des noms, mais a estimé «impensable» que les forces de sécurité «ne connaissent pas les noms des acteurs-clés» du trafic au Kenya.

Richard Leakey, 69 ans, fils du célèbre archéologue et paléontologue britanno-kényan Louis Leakey, fut l’un des acteurs-clés de la lutte contre le braconnage à la fin des années 1980, à la tête des services kényan de protection de la faune, mettant sur pied des unités de garde lourdement armés et les premières destructions par le feu d’ivoire saisie.Il a estimé nécessaire une réorganisation totale du KWS, estimant que les chiffres officiels du braconnage étaient «manifestement faux» et largement sous-estimés.

Source: Tribune de Genève

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