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Mister Drê-D présente son 2eme album Tounen nan rasin ou le retour aux sources

Mister Drê-D (au milieu) a sorti son 2eme album Tounen nan rasin le 18 novembre 2021

Lors d’une entrevue accordée à Afrikcaraibmontreal, Mister Drê-D s’est confié sur son 2eme album Tounen nan rasin, qui fait un clin d’œil à ses racines haïtiennes et africaines.  » Avec cet album, j’ai voulu rendre hommage à mes origines Haïtiennes, ma fierté en tant que Haïtien, mais aussi en tant qu’Africain. », a-t-il indiqué. L’artiste est revenu aussi sur ses influences musicales et ses débuts dans la musique.

Bonjour Mister Drê-D, votre deuxième album Tounen nan rasin est sorti le 18 novembre 2021. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui bien sûr. C’est un deuxième album qui a été écrit majoritairement en créole contrairement au premier qui était majoritairement en français. Tounen nan rasin voudrait dire sur le chemin de mes racines, retour aux sources. Avec cet album, j’ai voulu rendre hommage à mes origines Haïtiennes, ma fierté en tant que Haïtien, mais aussi en tant qu’Africain. Donc, ce nouvel opus puise aussi ses racines de la mère-patrie Africa. Je fais un pont entre l’Afrique et la diaspora où mon ADN est issu. Comme pour le premier, je vais jeter un regard sur l’actualité et parler de nos réalités. L’album Tounen nan rasin, c’est aussi la liberté de s’exprimer selon ce qui m’a influencé musicalement peu importe la langue. Quoique l’album soit majoritairement en créole, on retrouve aussi du lingala, français et l’anglais.

Vous avez dit que, comme le premier album, vous jetez un regard sur l’actualité et vous parlez de nos réalités. Pouvez-vous citer quelques exemples de cette actualité ou de ces réalités ?

Je dirais que la différence entre le premier et le deuxième album c’est que je vais plus parler de nos communautés. C’est-à-dire les réalités auxquelles mon pays d’origine se trouve et qu’il doit affronter et les différentes réalités qui se ressemblent et nous rejoignent dans les différentes communautés africaines. Cette fois-ci je vais aller plus en profondeur étant donné que la thématique du deuxième album le permet de par le titre Tounen nan rasin (Sur le chemin de mes racines/retour aux sources). Je dirais que c’est plus un constat et un point de vue personnel. Comme par exemple, j’ai une chanson dans l’album, Pale K K, où j’ironise et dénonce, sur un rythme dansant, la classe dirigeante et politique corrompu qui préfère se remplir les poches plutôt que de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de ses citoyens, laissant à l’abandon ou négligeant le bon fonctionnement de toutes les structures gouvernementales qui normalement devraient s’assurer du bien-être d’une société, de ses citoyens, en ce qui concerne les besoins essentiels. Chez nous lorsqu’on dit wap pale (e se prononce en é) kaka, ça pourrait aussi dire que tu parles pour ne rien dire ou tu ne dis que de la merde.
Dans cet album, je fais un peu un examen de conscience par rapport à nous, nos actions qui malheureusement sont portées de plus en plus vers l’individualisme, l’absence d’humanité envers l’autre dû peut-être à la pauvreté et l’amour de l’argent. À travers tout ça, j’essaie aussi de nous revaloriser, faire ressortir cette fierté, cette valeur, cette conscience en tant que peuple noir, malgré les traumatismes qu’on a connus via le colonialisme et l’esclavage dont les répercussions se font encore ressentir des générations plus tard.

En 2002, vous avez remporté le prix du concours Hip Hop 4 Ever, qu’est ce que cette distinction vous a apporté sur le plan professionnel ?

En gagnant le concours, j’ai décroché le prix de la meilleure chanson R&B francophone décerné par la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN). Cette distinction m’a permis aussi d’aller en France pour la première fois où j’ai fait une petite tournée de spectacles dans la région de Marseille, à Aubagnes. J’ai participé au festival hip-hop d’Aubagnes. Ce séjour en France m’a du même coup mis plus en confiance pour continuer à faire de la musique.

Parlez-nous de vos débuts dans la musique. Comment vous est venue l’idée de faire de la musique ?

J’ai toujours été un lover de la musique mais j’ai commencé à en faire activement lorsque j’ai rencontré des amis au Collège. Ils avaient l’habitude de faire des soirées jam session, de free-style chaque vendredi où ils chantaient, faisaient du slam, du rap, du reggae. Moi, j’avais l’habitude de les observer sans plus. À l’époque, je chantais un peu pour moi-même ou sous la douche, lol. Et un jour, je me suis dit que je devais y participer. C’est ce que j’ai fait. Leurs réactions ont été de la surprise de me voir le faire et suite à leurs encouragements, j’ai sauté tête première de manière active et je n’ai pas vraiment arrêté depuis.

Quelles sont vos influences musicales ?

Je dirais que j’en ai plusieurs. Le reggae a occupé une grande place dans mon répertoire musical durant mon adolescence. J’ai commencé à faire de la musique activement en faisant partie d’un groupe, un duo, qui faisait du ragga dancehall. Parallèlement à ça, d’autres styles ont fait partie de ma playlist, dont la soul musique le R&B, le hip-hop, la musique caribéenne et plus tard la musique africaine. Donc, je pense que tous ces styles ont en quelque sorte influencé mon univers musical que je nomme comme étant de l’afro-fusion. De la world musique faite à ma sauce.

À part la musique, avez-vous d’autres passions ou activités ?

La musique, avec le temps, est devenue pour moi comme un mode de vie. J’adore voyager si ce n’est que pour découvrir d’autres pays, différentes cultures, partager avec des gens tout en rendant l’utile à l’agréable en faisant des spectacles, participer à des festivals. Passer du temps avec la famille, des amis proches. J’aimais bien aller voir des spectacles pour découvrir de nouveaux artistes ou d’autres plus connus en mode live mais la pandémie a un peu changé les choses lol

Étant d’origine haïtienne, quel lien avez-vous gardé avec votre pays d’origine ?

Je pense que le lien est toujours là et très fort d’ailleurs de par la nourriture que je mange presque à chaque jour lol, la langue à laquelle je communique et j’essaie de m’informer de ce qui se passe dans le pays au niveau de l’actualité politique. Récemment je me mets aussi à jour musicalement dans ce qui fait sensation dans l’industrie Haïtienne en ce moment.

Quel est votre dernier mot pour cette entrevue ?

J’aimerais remercier toute l’équipe d’AfrikCaraibMontreal de m’avoir donné une tribune pour m’exprimer. Mon deuxième album tounen nan rasin est actuellement disponible sur toutes les plateformes numériques comme Itunes, spotify etc. Le vidéo-clip de mon troisième single,Tèt aw, est actuellement disponible sur Youtube. Vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux et découvrir mon univers musical via Mister Drê-D.
Il faut savoir d’où on vient pour savoir où on va. Tounen nan rasin.

Propos recueillis par Ansou Kinty

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