La société civile tunisienne reçoit le prix Nobel de la paix
Le « dialogue national » est un groupe hétéroclite – composé du syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail), de la fédération patronale Utica (Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat), de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et de l’Ordre national des avocats – qui s’était activé pour trouver une issue à la grave crise politique née des assassinats de deux figures de la gauche laïque : Chokri Belaïd le 6 février 2013 et Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013. Ces quatre organisations, entrées dans l’histoire sous le nom du « quartet », étaient parvenues à arracher aux partis politiques de l’opposition et partie prenantes de la coalition gouvernementale une « feuille de route » aboutissant à l’adoption d’une Constitution progressiste fin janvier 2014.
Ce compromis s’était accompagné de la démission du premier ministre Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, qui dirigeait le pays depuis sa victoire électorale d’octobre 2011, et son remplacement par un technocrate Mehdi Jomaâ. De l’avis de tous les analyses, l’œuvre du quartet a permis à la Tunisie de désamorcer un conflit entre islamistes et anti-islamistes qui menaçait de faire basculer le pays dans le chaos. Le processus a abouti il y a un an avec l’élection du président Essebsi, chef de Nidaa Tounès, le principal parti anti-islamiste.
Afrikcaraibmontreal, avec Le Monde
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