L’ancien banquier algérien Rafik Khalifa condamné à 18 ans de prison ferme
L’ancien banquier algérien Rafik Khalifa a été condamné ce mardi dans son pays à une peine de 18 ans de prison ferme pour «association de malfaiteurs», «vol», «faux et usage de faux». Le tribunal criminel de Blida, devant lequel il comparaissait depuis le 4 mai pour un nouveau procès, a ordonné la saisie de ses biens et l’a aussi condamné à une amende d’un million de dinars (10 000 euros). Le 7 juin, le procureur avait requis contre lui la prison à perpétuité, soit la peine à laquelle il avait été condamné par contumace lors d’un premier procès en 2007.
Propriétaire d’une petite pharmacie, Rafik Khalifa avait lancé à la fin des années 1990 une banque portant son nom, autour de laquelle ont ensuite été créées plusieurs autres entreprises, dont une compagnie aérienne. Grâce à des taux d’intérêt alléchants, il avait réussi à drainer vers sa banque de très importants dépôts, venant notamment de sociétés publiques et d’œuvres sociales.
Il était devenu un homme courtisé du tout Alger, apparaissant aux côtés du chef de l’État et de ministres, finançant des opérations de lobbying pour redorer l’image d’un pays terni par des années de guerre civile, et sponsorisant le club de football français de l’Olympique de Marseille. Mais le groupe s’est effondré en 2003, entraînant des pertes évaluées entre 1,5 et 5 milliards de dollars. «L’objectif de cette banque n’était pas l’investissement mais le pillage de l’argent des déposants», a accusé le procureur dans son réquisitoire.
Après la chute du groupe, Rafik Khalifa s’est réfugié à Londres pour échapper aux poursuites, avant d’être extradé par la Grande-Bretagne fin 2013. Au total, 70 autres personnes sont poursuivies dans ce procès. Rafik Khalifa a également été condamné en France en 2014 à cinq ans de prison pour avoir détourné des millions d’euros lors de la faillite de son groupe.
AFP
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