Algérie: le changement, c’est maintenant
Le peuple retrouve le sourire, un peuple qui était jadis un très bon vivant, blagueur, taquineur, très généreux, capable de se priver de manger pour offrir ou partager son repas avec celui qui en a besoin. Il peut enlever sur son dos sa veste et couvrir celui qui a froid avec.
Pour une fois les gens du peuple sentent qu’ils sont dignes de prendre leur destin en main, bâtir leur avenir, l’avenir des futures générations, dont le destin commence à être scellé dès maintenant.
Un peuple capable de provoquer une force libératrice pour générer assez d’énergie et de dynamisme pour forcer le changement tant attendu, tant espéré que cela vienne d’un libérateur, d’un messie avec des pouvoirs extraordinaires qu’il peut produire des miracles. Hélas, ce dernier prend tout son temps à se présenter, sauf si la mafia du système et leurs sbires lui ont barré la route pour l’éliminer ou lui faire rebrousser chemin. Rien n’est encore acquis, mais des pas de géants sont déjà fait depuis 3 semaines seulement :
– le responsable de la compagne électorale de son Altesse qui saute, un responsable qui a su monter tout les échelons du pouvoir en commençant par devenir maire et finir comme Premier ministre, lui qui a été aussi le responsable des 4 compagnes électorales précédentes;
-une lettre écrite ,au nom du président hospitalisé , ou il demande seulement une autre année au pouvoir pour préparer des élections anticipées;
-des cadres du parti au pouvoir depuis l’indépendance qui déposent leur démission pour rejoindre le peuple et se dissocier de tout le système;
-des grands patrons d’entreprises privées qui se retirent de la fédération du patronat algérien chapeauté par un nouveau riche (devenu milliardaire en dollars américain et dinars algérien depuis l’arrivée de son altesse et ses trois frères au pouvoir en avril 1999).
-comme il y a des démissions collectives de beaucoup de membre du puissant syndicat des travailleurs, dont le patron mange dans les mains de ses maîtres;
-la grande gifle est donnée par l’association des fils des moudjahidines (une autre création du système pour pérenniser la main mise sur les richesses du pays), ceux qui ont participé à la guerre de libération de l’Algérie contre le colonialisme français. Non seulement ils joignent leurs voix à celle du peuple qui s’est soulevé mais ils exigent aussi la non présentation de son altesse (le président Bouteflika) aux élections du mois avril 2019 pour briguer un 5eme mandat.
On peut dire ce qu’on veut sur l’utilité des médias sociaux, mais pour cette fois-ci c’est grâce à ça que le pouvoir n’a pas pu faire comme il avait l’habitude de faire à huit clos pour mater toute tentative de revendication ou de rébellion et l’étouffer dans son œuf.
L’espoir d’une meilleure vie rend le sourire sur les visages ,gonfle les poumons , exalte les esprits et fait pousser des ailes.
La célèbre phrase : « être ou ne pas être ,telle est la question » de la célèbre pièce théâtrale : « Hamlet » écrite par William Shakespeare, prend tout son sens dans les temps qui courent.
Par Abdellah Merani
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