VéroniKaH: « C’est la peinture qui me permet de survivre.. »
Au détour d’une entrevue avec Afrikcaraibmontreal, l’artiste VéronikaH s’est confiée sur sa carrière, sa prochaine exposition, son livre Ce qui ne TUE PAS rend plus FORT.
SCC : Vous êtes native d’Agen, une petite commune du Sud-ouest de la France. Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à vous installer au Québec?
VéroniKaH : En vérité, ce n’était pas un choix personnel. J’avais 2 ans et demie lorsque mes parents, des pied-noirs originaires du Maroc, ont décidé de migrer au Québec pour améliorer leur situation économique, qui était difficile à l’époque en France. Honnêtement, je ne me suis jamais considéré comme Française malgré que j’ai reçu une éducation européenne. Mes parents m’avaient envoyé étudier au Collège Français.
SCC : Au cours de votre carrière, vous avez réalisé de nombreuses œuvres dans un style audacieux et constamment renouvelé. Où puisez-vous toute cette force créatrice?
VéroniKaH : En fait, il s’agit de l’inverse, c’est la peinture qui me permet de survivre et de sortir de cet enfer qu’est l’anorexie. Quand je peins, je ne suis pas dans mon corps, je suis dans mon art, mes couleurs, mes textures, j’écoute de la musique. Alors, c’est la peinture que me donne une force d’évasion, ça me permet de lutter contre cette mauvaise façon de me voir. Comme, je crois que les humains ont un instinct de survie, je me suis tournée vers la peinture car je ne voulais pas mourir, j’ai aujourd’hui trois garçons et c’est important de retrouver la paix en moi. Mon désir d’artiste a toujours été de me surprendre, de sortir des sentiers battus, d’explorer des nouvelles façons de faire.
SCC : Vous préparez une Exposition Portes Ouvertes le 30-31 mai prochain au 2060, rue des Ormes à St-Bruno. Quelles sont les principales caractéristiques de cette exposition?
VéroniKaH : Cet événement s’inscrit dans une longue série d’expositions porte-ouvertes, qui se sont déroulé quatre fois par an, depuis 2008 à mon domicile. J’ai souvent exposé mes œuvres dans des galeries par le passé et je déplorais notamment le manque de proximité entre l’artiste le grand public. Tandis que chez moi, c’est plus convivial et familier, je peux aussi y apporter ma touche personnelle en offrant aux visiteurs des breuvages, chocolats, un barbecue etc… Cela a l’avantage d’être accessible au grand public et pour les familles qui sont moins portées à visiter les galeries, car les enfants ne sont souvent pas les bienvenus. Aussi, étant donné que je n’ai pas d’entente avec une galerie, j’ai la possibilité de baisser le prix de mes toiles, car je n’ai pas à verser une cote à des intermédiaires.
SCC : Vous êtes aussi l’auteure d’un livre intitulé : Ce qui ne TUE PAS rend plus FORT. Est-ce que vous pourriez nous résumer les grandes lignes de ce bouquin?
VéroniKaH : C’est en quelque sorte l’histoire de ma vie, à commencer par mon enfance et par la suite ma descente aux enfers en raison de mon problème d’anorexie. J’explique mon parcours avec mes hospitalisations, ma rencontre avec mon mari, l’arrivé de mes enfants et mes débuts comme artiste peintre. Je consacre aussi un chapitre aux femmes trop souvent négligées dans le monde ainsi qu’un autre dédié aux hommes qui ont marqué ma vie
SCC : Avez-vous d’autres projets artistiques pour la prochaine année?
VéroniKaH : J’ai commencé à donner des conférences dans les écoles secondaires pour sensibiliser les jeunes aux problèmes de troubles alimentaires et aussi démystifier les problématiques de santé mentale en général. Un producteur m’a approché la semaine dernière pour un film tourné en ciné-clip qui s’intitulerait « Différent » où avec d’autres gens marginaux, je pourrai raconter mon histoire. Ce film sera présenté sous forme de télé-série.
SCC: Merci beaucoup VéroniKaH, au nom de toute l’équipe d’Afrikcaraïbmontreal, nous vous souhaitons bien du succès pour votre prochaine Exposition Portes Ouvertes.
Propos recueillis par Simon Cloutier-Cyr
Deux tableaux de VéroniKah
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