Mode et handicap : une Somalienne qui veut révolutionner l’industrie britannique
Troublée par le manque d’options vestimentaires pour les personnes handicapées comme elle, Faduma Farah, créatrice d’origine somalienne installée au Royaume-Uni, a entrepris de créer un nouveau style qui tienne compte de sa condition. Sa collection fera ses débuts lors de la Fashion Week de Londres.
Selon l’organisation caritative We Are Purple, il y a plus de 14 millions de personnes handicapées au Royaume-Uni, dont le pouvoir d’achat total s’élève à 274 milliards de livres sterling. Pour Faduma Farah, cela représentait une opportunité de mettre en avant son talent de créatrice de vêtements adaptables et adaptés aux fauteuils roulants. Inspirée par l’habillement de sa mère somalienne, elle a concrétisé son idée grâce à un financement et une bourse de l’Oxford Fashion House.
Pour soutenir les nouveaux talents dans ce secteur et trouver la personne qui l’aiderait à créer sa collection, elle a lancé un programme de bourse à son nom. Plus tard, elle a été introduite à l’Oxford Fashion Studio, une organisation qui aide les nouveaux créateurs à donner de la visibilité à leurs lignes de vêtements à la Fashion Week de Londres et de New York. C’est ainsi qu’elle va devenir une pionnière de la mode pour handicapés en Angleterre.
Le handicap de Faduma Farah remonte à 2011, lorsque, souffrant d’une infection de méningite, elle s’est retrouvée paralysée et en surpoids. Dès lors, sa bataille pour reprendre le contrôle de sa vie devint son quotidien.
« Quand on vous dit que vous avez été déclarée morte trois fois et que vous êtes revenue en vous battant, cela vous donne de la force en quelque sorte. Alors quand je suis rentrée chez moi, je me suis retrouvée à me battre pour la vie, cette fois-ci en réapprenant à vivre, à manger, à parler, à écrire, à respirer à nouveau », a-t-elle confié sur New Arab.
Amoureuse de la mode, elle a très vite constaté le manque d’accès à des vêtements pour les personnes en situation de handicap. Dans les magasins, l’absence de mannequins en fauteuil roulant était flagrant. Pour elle, c’était révélateur du manque de diversité dans l’industrie de la mode.
« Mais je sais que les choses changent lentement au Royaume-Uni, alors j’ai l’intention d’apporter ma contribution à ce changement. Et je sais que le potentiel est là. Si nous pouvons fabriquer des vêtements pour la maternité, qui est une condition temporaire, alors nous pouvons aussi fabriquer des vêtements à la mode pour les personnes handicapées qui vivent avec des conditions plus permanentes », a-t-elle précisé.
Pour le British Fashion Council, la structure qui organise la Fashion Week de Londres, si des progrès en termes de diversité ont été réalisés ces dernières années, l’industrie de la mode a encore beaucoup à faire. Remettre en question les normes actuelles est une action en faveur d’un changement positif, qui permettra progressivement de lutter contre les préjugés et la discrimination, et d’innover dans ce domaine.
Faduma Farah verra ainsi son rêve devenir réalité à la Fashion Week de Londres cette année. À l’avenir, elle ambitionne de proposer une collection indienne pour personnes handicapées.
Source: Agence Ecofin
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