Le FMI et l’État du Sénégal signent un accord de réformes macroéconomiques
Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu avec l’Etat du Sénégal un accord de principe portant sur des politiques macro-économiques et des réformes structurelles pour une durée de trois ans. L’annonce a été faite hier lors d’une conférence de presse animée par Corinne Deléchat, la cheffe de division du département Afrique de l’institution financière internationale.
Hier, lors de la conférence de presse des services du FMI sous la houlette de Mme Deléchat, il a été question de la mise en œuvre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) introduit par l’institution de Breton Wood depuis 2017. Ce programme vise à impulser une croissance tirée par le secteur privé et de renforcer la stabilité macro-économique par une gestion prudente de la dette et un assainissement des finances publiques. Mais également à œuvrer pour l’instauration d’une gestion soutenable et transparente des récentes découvertes pétro-gazières. Et de l’avis de Corinne Deléchat, après moult pourparlers, l’État sénégalais s’est engagé à appliquer l’accord issu du programme de l’ICPE qui stipule une certaine politique d’austérité axée sur une orthodoxie économique gage de croissance inclusive.
« La mission du FMI et les autorités sénégalaises se sont accordées sur un ensemble de politiques macroéconomiques et des réformes structurelles susceptibles de favoriser l’approbation d’un nouveau programme au titre de l’ICPE. L’approbation de ce programme sera soumise à, l’examen du conseil d’administration du FMI d’ici à mi-décembre 2019 », à t- elle informé à la lecture du communiqué. Ainsi, sur le plan des objectifs fixés dans l’accord, Mme Deléchat annonce que le programme accompagnera la mise en œuvre de la seconde phase du plan Sénégal émergent (PSE), et vise notamment à atteindre une croissance soutenue et inclusive, tirée principalement du secteur privé, à renforcer la stabilité macroéconomique par le maintien de la viabilité des finances publiques et la gestion prudente de la dette. En outre, il vise l’instauration d’une gestion soutenable et transparente des récentes découvertes pétro-gazières.
Avec l’application de ce nouveau programme enclenché par l’Etat du Sénégal s’appuyant sur l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) du FMI, les estimations macroéconomiques du pays peuvent clignoter au vert. Car, selon la représentante du Fond monétaire international, les perspectives économiques à moyen terme restent favorables. « La croissance devrait passer de 6% en 2019 à 7% en 2020- 2021, tirée par l’investissement privé, avant de connaitre un nouvel élan avec le début de la production commerciale des hydrocarbures en 2022. L’inflation devrait rester faible à moyen terme.
Le déficit de balance courante augmenterait jusqu’en 2021 du fait des importations nécessaires pour la construction des projets d’hydrocarbures et enregistrerait une baisse au démarrage de la production et de l’exportation du pétrole et du gaz », a prédit Corinne Deléchat. Sur ce, elle souligne aussi que conformément aux objectifs de l’UEMOA, le gouvernement du Sénégal entend maintenir la cible de déficit budgétaire de 3% en 2019 comme pour les années à venir, tout en assurant le règlement de ses obligations envers le secteur privé. Pour atteindre cet objectif économique, «la préparation du budget 2020 doit s’appuyer sur la poursuite des efforts visant à accroître la mobilisation des recettes ainsi que la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’État, en tenant compte de la nécessité de prendre en charge les précédents engagements financiers de l’État », préconise le FMI par la voie sa représente en Afrique.
Avec notre correspondant au Sénégal, Falilou Mballo
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