Togo: Les Éperviers Dames entre désillusion et avenir incertain
Le Tournoi de l’UFOA B Dames continue de faire vibrer les amoureux du football à Abidjan quand la sélection togolaise, elle, quitte la compétition prématurément avec dans sa valise 17 buts encaissés.
Humiliation
Dur, très dur est l’apprentissage des Eperviers à la phase finale du tournoi B de l’Union des fédérations ouest africaines (UFOA) de football qui se déroule actuellement dans la ville d’Abidjan. En trois sorties le Togo enregistre autant de défaites : 6-0 contre le Sénégal, 8-0 contre le Mali et 1-3 face au Nigeria.
Bien que les joueuses de la sélectionneuse Kaï Tomety aient fait le voyage de la Côte d’Ivoire avec l’intention d’y apprendre, d’aller se frotter au haut niveau, les lourds scores encaissés sont de nature à les démoraliser. Si les observateurs les sentaient engagées à donner le meilleur d’elles-mêmes, elles sont limitées techniquement, tactiquement et physiquement à cause de manque de compétitions. Et ont dû boire le calice jusqu’à la lie malgré elles.
La crise décennale qu’a connue le football togolais a eu un impact négatif sur le développement du football féminin également dans le pays. Lorsque la nouvelle équipe dirigeante du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football (FTF) a décidé de ressusciter le football des dames, les moyens matériels faisaient défaut. Le bon format aussi l’est tout autant.
En réalité, la seule compétition nationale (ce que l’on peut appeler un championnat) organisée a pris fin en mai 2017. Depuis cette date jusqu’à la participation des Togolaises au tournoi de l’UFOA B Dames, les joueuses qui peuvent prétendre jouer en sélection nationale sont laissées à elles-mêmes. Ce sont ces joueuses sans compétition pendant huit (8) mois qui ont été regroupées précipitamment pour préparer ledit tournoi. Sans oublier que Kaï Tomety a été nommée sélectionneuse à moins de six (6) semaines de la compétition qui a lieu du 14 au 24 février 2018.
C’est dans ce contexte que les Eperviers sont arrivés à Abidjan avec l’ambition de limiter les dégâts, de créer une dynamique sur laquelle surfer pour leur progression. Un parcours qui s’est finalement transformé en un cauchemar avec 17 buts encaissés contre un seul marqué. La défaite honorable face aux Super Falcon du Nigeria s’explique probablement par la volonté de ces dernières de ne pas tirer sur une ambulance.
Les trois défaites accumulées sont dures à supporter pour de jeunes joueuses qui découvrent la compétition de haut niveau. La suite positive de leur jeune carrière dans le football dépendra de leur capacité à surmonter cette épreuve presqu’humiliante.
Battues mais pas abattues?
La désillusion se lit sur le visage des joueuses togolaises après leur troisième match. En dépit du travail de psychologue du staff technique. Certaines voix autorisées estiment qu’elles sont battues mais ne sont pas découragées ni abattues. Et qu’elles s’efforcent d’aller de l’avant. Et le moyen propice pour ce faire est qu’elles retrouvent le chemin des compétitions nationales avec leur club, ajoutent-elles.
La FTF a annoncé tout récemment que le championnat de première division va démarrer dans les tout prochains jours. Une bonne nouvelle sauf que tout porte à croire que les clubs engagés dans le championnat ne recevront guère une subvention conséquente. D’autant plus que les équipes masculines de première et de deuxième divisions n’ont eu que des miettes pour démarrer les leur.
L’autre équation reste le devenir de la sélection nationale des Eperviers version dames après la compétition. Si la sélectionneuse a une doléance particulière, elle se résume à ceci : « après l’UFOA-B, il faut que le travail continue, c’est la meilleure solution pour asseoir une bonne équipe nationale. C’est un travail qui va se faire sur la durée, parce que rien n’a été fait dans le passé. Cette compétition doit constituer le déclic pour un renouveau de notre équipe nationale féminine ». Ce message va-t-il passer dans les bonnes oreilles ? Rien n’est moins sûr.
Par Kossivi AMETOWOGBLONA
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