Tengadé, nouveau single de Chadia pour mettre en exergue sa culture halpulaar
Sorti le 03 septembre 2022, « Tengadé », le nouveau single de Chadia met en exergue la culture halpulaar et incite les jeunes à un retour aux sources, selon la musicienne sénégalaise. « Dans cette chanson, j’évoque le rôle du chapeau traditionnel en milieu peulh ainsi que le respect des valeurs coutumières », explique Chadia lors de l’entrevue accordée à Afrikcaraibmontreal.
Afrikcaraibmontreal: Bonjour Chadia, Vous avez sorti un nouveau single au début du mois septembre, pouvez-vous le présenter aux lecteurs d’Afrikcaraibmontreal?
Chadia: Bonjour Ansou, tout d’abord, je tenais à vous remercier pour cette opportunité que vous m’offrez pour mon nouveau single intitulé Tengadé sorti le 03 septembre 2022 pour mettre en exergue ma culture halpulaar et inciter les jeunes à un retour aux sources. Dans cette chanson, j’évoque le rôle du chapeau traditionnel en milieu peulh ainsi que le respect des valeurs coutumières ce qui, bien évidemment, a été respecté dans la vidéo tout en montrant la richesse de ma culture, et le partage.
Vous avez évoqué le rôle du chapeau traditionnel en milieu peulh. Quel rôle joue -t-il en milieu peulh?
le tingandé remonte très loin dans le temps et trouve ses racines à Halwar dans le Fouta au nord du pays. En réalité, Il coïncide avec la période de Cheikh Oumar Tall, guide religieux, fondateur de l’empire toucouleur. C’était ses disciples qui confectionnaient le chapeau et qui lui donnaient pour que le souverain musulman puisse se protéger des rayons du soleil. « Il portait le chapeau lorsqu’il était sur le chemin du jihad »
À cette période, la fabrication du tingandé était simple ; il se faisait uniquement à partir des feuilles de palmier. Par contre, il n’a pas échappé au principe de la mode à savoir l’imitation puisqu’ « il se répand très rapidement chez les dignitaires peulhs qui le portent souvent lorsqu’ils se rendent au champ »
C’est ainsi que le tengandé est né avant qu’il ne traverse tous les âges
Aujourd’hui, le tengandé est devenu un effet de mode, une manière d’affirmer une identité surtout pour les peulhs et les toucouleurs. C’est le cas de l’artiste Baba Maal qui le porte durant ses concerts avec sa tunique de grand boubou. Et pour donner et renforcer son côté esthétique, le haut du chapeau et les bordures sont couverts de cuir colorié.
Pourquoi c’est important pour vous d’inciter les jeunes à un retour aux sources?
Pour plusieurs raisons avoir une identité des valeurs qui proviennent de vos ancêtres et que vos parents vous ont inculqué pour faciliter ton intégration dans un monde qui va très vite et si jamais nous n’avons pas de repère ça va être très facile de se perdre et nous les Africains devront faire très attention c’est pour ça que j’aime la penser qui dit le bois à beau séjournez longtemps l’eau deviendra jamais un crocodile.
Dans le single, vous chantez en peulh, votre langue maternelle, si vous étiez ministre de l’Éducation nationale au Sénégal (votre pays natal), quelle place accorderiez-vous aux langues locales dans l’enseignement?
Merci, vous savez les langues ouvrent beaucoup des portes et ma langue maternelle qui est le pulaar est parlé au Sénégal, Guinée Guinée-Bissau en Gambie au Mali et en Mauritanie ce qui représente beaucoup de personnes. Donc si j’étais ministre de l’Éducation, j’allais investir beaucoup dans ces non-langues locales pour permettre a nos jeunes de conserver leurs valeurs, mais surtout leur permettre de connaître davantage leur identité, car c’est très important pour moi.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le monde de la musique?
Une auteure-compositrice-interprète, née et grandit dans la capitale sénégalaise ; à Dakar. Originaire de Vélingara Walo dans le Nioro du Rip, ce bijou précieux Peulh a fait au moins 12 ans de carrière dans la musique. Je me suis inspirer des ténors de la musique et j’ajoute ma touche personnelle, ainsi, je me suis créé ma propre identité. En 2013 je me suis inscrite à l’école de musique Douta Seck, d’où j’ai obtenu mes diplômes en 2016. J’ai sorti mon premier single intitulé Naniou Boolo en 2016, ensuite DIEGEMA en 2019, Yow Lay guiss en 2020, Never Give Up et Werou waay en 2021, NABY en 2022 sans compter les featuring avec des artistes internationaux, j’ai fait les festivals internationaux comme FEMUA et MASA à Abidjan, FIMAD à Dakar, FIGAS au Sénégal et faisait partie de la sélection officielle de celui de Blois en France, FIMM (Festival International Music Mousso) en Guinée, Festival Blues du Fleuve à Podor, Festival de Promotion de la Femme Africaine à Abidjan. Mon groupe : Weeli-band. Chadia a gagné le prix du « meilleur groupe artistique pour la promotion du leadership féminin » au Qatar avec African Dubaï Business Awards.
Une tournée canadienne est en vue d’ici 2023.
Je vous remercie pour votre disponibilité et vous dit à bientôt au canada avec Tengadé.
Propos receuillis par Ansou Kinty
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