Omar Mbaye allie la musique traditionnelle sénégalaise avec la modernité
Omar Mbaye, un auteur-compositeur-interprète sénégalais aussi connu au Sénégal sous le nom Khatab a donné un concert en plein air le 17 juillet dans le cadre de la 38e édition du Festival International Nuits d’Afrique. Une heure avant le spectacle, il a partage son parcours, sa vision de la musique sénégalaise et ses ambitions dans une entrevue ci-dessous.
Afrikcaraibmontreal:
Bonjour Omar, bienvenue au festival ! Comment ça s’est passé, cette transformation de Khatab Mbaye du Sénégal à Omar Mbaye du Québec aujourd’hui?
Omar Mbaye:
Merci, ça fait un plaisir. En fait, mon nom c’est Omar. Khatab c’est un diminutif d’Omar, c’est la même chose. Et comme je me suis établi ici au Québec, avec Khatab ça devient un peu difficile pour les Québécois, Omar c’est plus simple. Donc, moi j’ai commencé ma carrière au Sénégal, très tôt, en faisant du rap au collège avec des amis. Mais au fur et à mesure que je faisais du rap, je sentais autre chose. Il y avait plus que ça en fait. C’est comme ça que les choses se sont développées. J’ai fait un album en 2016 qui s’appelait Dem Naa. J’ai fait pas mal de spectacles au Sénégal, et me voilà aujourd’hui au Canada.
ACM:
Est-ce qu’il y avait d’autres projets, d’autres chansons enregistrées depuis, que vous n’avez pas encore publiées?
OM:
Si si, il y en a beaucoup. Jusqu’à présent même, j’ai continué de travailler. Il y en a une vingtaine qui sont là, que je n’ai pas encore publiées, parce que là en ce moment, je travaille sur un projet d’album que je dois faire ici. J’ai fait aussi pas mal de collaborations, des ‘featuring’ avec des artistes sénégalais.
ACM:
Avant de venir au Canada, est-ce que vous avez eu l’occasion de connaître un peu la scène québégalaise (artistes québécois-es d’origine sénégalaise – ACM) ? Est-ce que vous connaissez des artistes ayant venus avant vous?
OM:
Oui, j’ai connu la scène québégalaise depuis le Sénégal. À travers Elage Diouf, Seydina Ndiaye, Ilam, Elage Mbaye, tous ces artistes qui sont là et qui représentent dignement le Sénégal.
ACM:
Vous avez introduit un mot Rambakh pour caractériser votre propre style de musique, expliquez-nous un peu de quoi il s’agit?
OM:
Oui, comme je suis un peu du genre touché à tout, je suis allé sur pas mal de styles musicaux. J’écoute du jazz, du blues, du rap, et du mbalakh, j’ai beaucoup d’influence de toutes ces musiques. Et donc je me suis dit, pourquoi ne pas allier la musique moderne et la musique traditionnelle ? Et tout le monde sait que la musique traditionnelle du Sénégal, c’est le mbalakh. Donc le mbalakh avec un peu de modernité, c’est ça qui donne le Rambakh. En fait, c’est une fusion des musiques – il y a du rap, du jazz et du pop, mélangé avec du mbalakh. Mais le mot Rambakh veut dire mélanger.
ACM:
La plupart de vos chansons dont le premier album sont écrites en wolof. Mais comme vous parlez également bien anglais et français, comment allez-vous vous adresser dans vos chansons aux publics qui ne connaissent pas le wolof?
OM:
Mon premier album était sorti au Sénégal où la majorité comprend le wolof. Mais là, quand je vais sortir un autre album, ce sera un peu différent, plus ouvert. Il y aura du français, du wolof, de l’anglais, pourquoi pas même de l’espagnol. On est très ouverts à ça.
ACM:
Vous aurez donc plus de chansons en anglais ou en français dans le cadre de vos collaborations?
OM:
J’en ai fait même avant-hier. J’ai fait une collaboration avec une femme québécoise, on a fait une chanson. Moi j’ai chanté en wolof, elle a chanté en anglais.
ACM:
Quels sont les artistes internationaux qui vous inspirent et avec qui aimeriez-vous bien jouer dans le futur?
OM:
Moi, je reste très ambitieux. Si je n’ai pas de limite, je pense que tout est possible dans la vie. J’aimerais bien avoir une chanson avec Garou… Youssou N’dour… Seal… même le groupe norvégien A-ha ! Tout est possible!
Propos recueillis par Vladis Lim
Laisser un commentaire