Tunisie 2015: Grève générale dans l’enseignement
L’année 2015 a été inaugurée par une vague de grèves touchant plusieurs secteurs d’activités dont certains présentent un rôle vital tel que l’enseignement. Il apparait essentiel de considérer les enseignants comme des acteurs d’importance dans la persévérance scolaires des jeunes.
Soucieux de leur avenir, ces derniers ont répondu aux manques d’appui et du respect qu’ils méritent, par une succession de grèves. Commençant par les enseignants du niveau secondaire qui ont décidé de suspendre leurs activités le 17 et 18 février 2015, à cause de l’échec des négociations par rapport aux revendications financières des enseignants avec le ministère de l’Education. «Nous avons déposé un préavis de grève administrative pour protester contre le refus du ministère de l’Education de satisfaire les revendications légitimes des enseignants», a déclaré, le secrétaire général du syndicat, Lassâad Yaâcoubi, au journal tunisien Le Temps.
Après les enseignants des collèges et lycées, et suite à des promesses non tenues, c’est au tour de ceux du supérieur de décider de faire appel, le 14 avril 2015, à une grève d’une journée. Ceci pour protester contre la non-application des accords signés entre le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Conclu il y a trois ans, ces accords prévoient des revendications supérieures financières et morales, a expliqué le secrétaire général de la fédération, Houcine Boujarra. «Mais les représentants du ministère nous ont fait clairement comprendre que les accords conclus avec la Fédération ne les engagent pas », a-t-il ajouté.
La révolte de la grève des enseignants continuent bel et bien avec 63 mille instituteurs affiliés au syndicat de l’enseignement de base, le 15 avril 2015. Le secrétaire général du syndicat, Mastouri Gammoudi a déclaré, que cette interruption du travail d’une journée été suite à l’échec des deux séances de négociations qui ont eu lieu une semaine avant le déroulement de cette protestation avec le ministère de l’Éducation, à qui il reproche le manque de sérieux dans le traitement des revendications des instituteurs. Les revendications du secteur concernent la motion professionnelle publiée par la commission administrative sectorielle de l’enseignement de base en janvier 2015.
Finalement, après une longue phase de négociations, l’accord entre le syndicat des enseignants du secondaire et le ministère de l’Éducation a finalement été signé avec une revalorisation salariale, près de 30 à 35% de la valeur actuelle des salaires des enseignants, ce qui constitue un saut qualitatif dans l’histoire du secteur de l’enseignement secondaire, en Tunisie, depuis l’année 1981-1982. D’autre part, Lassaad Yacoubi, Le secrétaire général du Syndicat de l’Enseignement secondaire a affirmé lors d’une interview avec le magazine tunisien Tunisie numérique, que le syndicat a décidé d’octroyer une partie des primes demandées aux Enseignants, de l’ordre de 5 millions de dinars au profit des familles des martyrs de sécurité et des militaires.
Par ailleurs, une réunion urgente aura lieu samedi prochain, avec les enseignants du niveau universitaire, afin d’évaluer cette action de contestation et de décider des actions à mener.
Quant aux instituteurs, le ministre de l’Éducation, Néji Jalloul déclare qu’ils sont sur le point d’arriver à un accord avec le syndicat de l’enseignement de base, demandant ainsi, un peu de patience et une compréhension pour la crise économique que le pays traverse. «Les revendications des instituteurs sont totalement légitimes et nous les appelons simplement à s’armer de patience et à tenir compte de la crise financière du pays qui ne permet pas, pour le moment, de satisfaire toutes les revendications financières ni de s’endetter davantage» a-t-il-réclamé lors d’une visite de travail.
Avec notre correspondante à Tunis, Ines Allagui
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