Égypte : Le procureur général du pays, Hicham Barakat, tué dans un attentat
Une voiture piégée a explosé, le lundi 29 juin 2015, au Caire, capitale de l’Égypte. Cet attentat a visé le procureur général de l’Égypte, Hicham Barakat, qui a succombé à des blessures graves suite à l’explosion, selon le journal égyptien Al-Ahram.
La bombe a été déposée dans un des quartiers les plus riches du Caire, Héliopolis. Déclenchée à distance, elle a explosé lors du passage du cortège du procureur quittant son domicile dans le quartier d’Héliopolis pour se rendre à son bureau. Plusieurs voitures ont été atteintes par l’explosion. Neuf personnes ont été blessées: des policiers et des civils, rapporte l’agence de presse officielle Mena.
Hicham Barakat, était la personnalité égyptienne de plus haut niveau victime d’un attentat depuis que l’ancien président Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, a été renversé par l’armée il y a deux ans. Le magistrat M.Barakat avait été le troisième procureur général nommé après la révolution de 2011. Il a déféré devant la justice des milliers d’islamistes dont des centaines ont été condamnés à mort.
Un groupe peu connu, la «Résistance populaire de Gizeh», a d’abord revendiqué sur Facebook cet attentat, avant de retirer sa revendication quelques heures plus tard.
Les attaques de magistrats par des islamistes opposés au gouvernement du président Abdel Fattah Al-Sissi se sont intensifiées. Ces derniers entendent apparemment protester contre les peines très lourdes infligées aux accusés, membres de la confrérie des Frères musulmans.
En mai, la branche égyptienne de l’État islamique (EI) a appelé ses partisans à s’attaquer aux magistrats. Quelques jours auparavant, trois juges avaient été abattus dans la ville d’Al Arich, dans le nord du Sinaï.
Début mars, une bombe avait fait deux morts devant le siège de la Cour suprême, dans le centre du Caire, qui abrite les bureaux du procureur général.
Le 16 juin, la justice égyptienne a confirmé la condamnation à mort de Mohamed Morsi pour son implication dans une évasion collective durant le soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak.
Un porte-parole de la présidence a annoncé que les mesures de sécurité allaient être renforcées avant l’anniversaire de la chute de Morsi, renversé par l’armée le 3 juillet 2013 à la suite de manifestations qui avaient rassemblé le 30 juin des millions de personnes exigeant sa démission.
Avec notre correspondante à Tunis, Ines Allagui
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