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Sénégal : l’État fait appel aux investisseurs nationaux pour développer le secteur des transports

Dakar: atelier de réflexion avec le club des investisseurs du Sénégal (CIS)

Le ministère des infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement (MITTD) a organisé un atelier de réflexion avec le club des investisseurs du Sénégal (CIS) autour des possibilités de financement et de partenariat pour le développement des infrastructures routières, ferroviaires et les services de transport. Cette rencontre qui s’est tenu hier à Dakar a constitué une occasion pour le ministre Oumar Youm de présenter les projets phares engagés par son ministère dans le cadre de la seconde phase du Plan Sénégal émergent.

Pour la réalisation de la seconde Phase du plan d’action prioritaire (PAP2) enclenchée par l’État du Sénégal, le ministère des infrastructures et transports terrestres a invité le secteur privé national à s’impliquer au cœur du processus de financement. Sur les objectifs fixés dans le programme du gouvernement, on note la réalisation d’importants travaux d’infrastructures, notamment le développement du réseau routier à travers la construction et la réhabilitation de routes, de ponts, le développement de corridors communautaires, l’implantation des gares routières. Mais également, le renouvellement des parcs de véhicules et le désenclavement des zones rurales pour leur meilleure intégration à l’économie du pays.

Dans cette optique, s’est tenu hier un atelier de partage entre les services de ce département ministériel et le club des investisseurs du Sénégal (CIS. « Cette rencontre vise à partager et à donner les informations sur les politiques, les orientations stratégiques du secteur, la mise en œuvre de certains projets et programmes. Mais surtout à les écouter (Ndlr les membres du club des investisseurs) pour recueillir leur avis et éventuellement leurs critiques qui sont souvent des critiques très positives nous permettant d’améliorer ce que nous sommes entrain de faire », a exposé Me Oumar Youm, ministre des infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement. Poursuivant, il a rappelé que le Sénégal a engagé, à la suite du club de Paris, son plan d’action prioritaire 2019-2023 pour des montants supérieurs à 14 mille milliards de FCFA et que le secteur des infrastructures et des transports représente de manière générale plus de 33% dans ce portefeuille et que le secteur privé à un grand rôle à jouer dans la mise en œuvre de ces projets. « Un secteur privé prospère est source de création d’emplois et de richesses. Or, l’État n’est pas un potentiel créateur d’emplois. Donc pour arriver à une croissance inclusive, il nous faut impérativement promouvoir les entreprises nationales en les dotant d’opportunités puis les impliquer dans les politiques publiques mis en œuvre par le gouvernement », préconise, l’ancien directeur de cabinet du président Macky Sall.

Dans sa plaidoirie, Abdourahmane Diouf, président du club des investisseurs du Sénégal (CIS), a évoqué l’urgence et l’importance de la mise en place d’une politique axée sur la ‘préférence nationale’ en vue de promouvoir les entreprises du pays. « Nous avons un secteur privé national qui a ses forces et ses faiblesses. Pour le moment, notre faiblesse principale c’est de n’avoir pas été tout le temps présent dans la création des infrastructures parce qu’il arrive, dans le code des marchés publics, qu’on mette un certain nombre de conditions qui font que malgré notre volonté, malgré notre expertise et notre expérience, nous ne pouvons pas gagner un certain nombre de marchés », a-t-il déploré.

Ainsi, pour palier à ce déséquilibre, Mr Diouf estime que c’est l’État qui doit aider le secteur privé national à être un peu plus fort en faisant une sorte de préférence nationale parce qu’il est vrai qu’en parlant de préférence nationale, on parle de préférence communautaire d’où se pose la problématique de la définition l’entreprise sénégalaise. « La plupart des entreprises dites sénégalaises qui viennent répondre à des appels d’offres sont des sociétés de droit sénégalaises mais avec des capitaux et une direction étrangère. Ce qui n’aide pas le secteur privé mais profite plutôt à des étrangers encagoulés alors que le secteur privé national doit être majoritaire dans l’octroi des marchés publics au Sénégal », plaide-t-il, à l’endroit des autorités étatiques du pays.

Avec notre correspondant au Sénégal, Falilou MBALLO

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