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Togo : Une ascension célébrée dans la tragédie

Mohamed, le jeune togolais tué par les forces de l'ordre à Lomé.

Ce 21 mai 2020, les chrétiens ont célébré l’ascension, la montée au ciel de leur Seigneur Jésus Christ. Au Togo, cette fête a été non seulement perturbée par Covid-19, mais aussi surtout ternie par la mort tragique d’un jeune homme.

Il s’appelait Mohamed. Son métier, laveur de voitures et de motos. C’est ainsi qu’il gagnait sa vie loin de l’oisiveté que s’adonnent beaucoup de son âge. Mais sa vie a été brutalement fauchée ce jeudi 21 mai 2020 par les forces de l’ordre.

Le quartier Avedji de Lomé où habite Mohamed, mettra du temps pour se remettre du drame. La famille éplorée surtout. Des échauffourées ont éclaté à la suite de la disparition du jeune laveur de voitures. Quelques heures après le quartier a été encerclé par les forces de l’ordre pour étouffer l’indignation. Au Togo, depuis la Covid-19, les forces de l’ordre défraie la chronique au Togo. C’est ainsi que le Col Madjoulba Bitala, Commandant du 1er Bataillon d’intervention rapide (BIR) a été retrouvé mort assassiné dans son bureau le lundi 4 mai 2020. Sa région d’origine ne décolère toujours pas suite à sa disparition suspecte.

Bien avant lui, Dodji Koutwati a perdu la vie des mains des forces de l’ordre. Son malheur est d’aller faire ses besoins à côté de sa maison puisqu’elle ne dispose pas de cabine de toilettes. Appréhendé par la force anti-pandémie qui patrouillait dans son quartier pour le compte du couvre-feu imposé par le gouvernement togolais, le pauvre ne rentrera jamais à la maison. Son corps sans vie a été découvert au petit matin. A cela s’ajoute quelques semaines plutôt, la disparition d’un jeune homme qui revenait de son travail. Surpris par le couvre-feu. L’infortuné laissa sa vie dans les mains des forces de l’ordre. Les Togolais n’ont pas encore fini de faire le deuil de ces tueries que celle de Mohamed est venue les tétaniser.

Selon les informations, Mohamed allait rendre la voiture qu’il venait de laver à son propriétaire quand il fut appréhendé par les forces de l’ordre. Elles lui ont reproché d’avoir fait un mauvais virage et lui ont ordonné de garer. Ce qu’il fit. Mais très vite les échanges vont tourner au vinaigre. L’un des éléments des corps habillés a commencé à lui rouer de coups. Selon les témoins, Mohamed parvint à se défendre du mieux qu’il pouvait. C’est alors qu’un autre corps de la gendarmerie qui patrouillait arriva sur le lieu. Il abat Mohamed sans autre forme de procès. Le pauvre est tombé raide mort gisant dans une mare de sang. L’écho du crime a retenti dans presque toutes les localités du Togo par le biais des réseaux sociaux. Le pays est sous le choc et réclame justice.

L’indignation est à son paroxysme dans le pays. Pour tenter d’apaiser les cœurs, Yark Damehame, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a ouvert une enquête. Il promet situer les responsabilités. Mais les Togolais sont habitués à ses enquêtes ouvertes et qui ne sont jamais fermées.

Anani GALLEY, correspondant au Togo

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