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Réponse à Ébola par Fast Track

En décembre dernier, les docteurs Diallo et Cissé étaient réunis à Montréal à l’occasion d’une soirée bénéfice organisée par le mouvement Debog (Défaire Ébola) ayant pour but de lutter contre Ébola et ses conséquences. Messieurs Diallo et Cissé ont livré tour à tour des conférences informatives, d’abord sur la situation de la crise en Guinée, puis sur les étapes de développement d’un vaccin par «Fast track».

Les statistiques de l’OMS, notant le grand nombre de cas répertoriés en novembre 2014 (2 104 cas en Guinée) démontraient que «l’état de la situation épidémique est toujours inquiétant, alors que l’on pourrait croire à la fin de l’épidémie», s’exclama le Docteur Diallo. Comme le virus lui-même n’a pas de frontières, le fait que les Guinéens circulent librement à l’intérieur du pays n’aide pas à la limitation de la propagation. «63% du territoire est atteint» renchérit Monsieur Diallo. Certaines difficultés engendrées par le déni de la population ne rendent également pas la tâche facile au personnel médical dépêché sur place, pourtant «l’Ébola est réel, mais les habitants chassent la construction d’une 2e clinique», conclut le docteur.

Afin de tenter de freiner l’épidémie, plusieurs personnes se questionnaient à savoir pourquoi le traitement est si long à venir aux populations? A cela, le Docteur Cissé, spécialiste en neuropathologie, mit en relief les six étapes pour développer un vaccin allant de la découverte à la commercialisation. A l’intérieur de ce procédé d’élaboration, qui prend généralement 10 ans, la molécule doit être testée sur les animaux, avant d’être appliquée sur les humains pour en vérifier la biocompatibilité avec l’homme, mais aussi pour vérifier la présence d’effets secondaires (court, moyen et long terme).

Par contre, «dans le cas d’une situation épidémique un vaccin peut être développé en processus accéléré», explique le docteur Cissé. Dans le cas du «Fast track», vu l’urgence d’agir, les compagnies pharmaceutiques ne pourront attendre l’étape qui consiste à tester les effets secondaires à long terme du vaccin sur l’humain. On appelle alors «Fast track» ce type de traitement qui doit tout autant passer devant les agences de réglementation pour analyser si le risque à prendre est acceptable, afin d’offrir un traitement à une crise épidémiologique. Ainsi, on utilisa le Fast track en réponse à la fièvre hémorragique en Sierra Leone, témoigna le Docteur Cissé.

Les premières manifestations du virus Ébola commencent par de petits boutons, après quatre jours surviennent des vomissements et de la diarrhée. Les conférenciers soutinrent l’importance de consulter dès l’apparition de ces symptômes. Le Fast track n’arrivera pas pour autant à lui seul à enrayer cette épidémie. Laisser le déni vaincre l’esprit des habitants de la Guinée, c’est inviter le développeur de bouchons sanguins à décimer les populations d’où l’importance de poursuivre le travail de sensibilisation et d’information sur le virus Ébola.

Marilyn Brassard

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