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L’Union Africaine : ce machin là!

Les panafricanistes, sur leurs grands chevaux, chantent et vantent l’union des cœurs, quantité compulsive de frustrations et d’aigreurs des opprimés. L’union africaine, pour être effective, résultera d’intérêts réels partagés et purement économiques. Sous une apparence d’anticonformiste, l’élite guindée et passéiste, puise et s’épuise dans le ressentiment et le mimétisme. Elle est à la recherche de quittance pour l’unité africaine.

La tyrannie de l’ordre économique international ne suffit pas à légitimer la fédération des États d’Afrique. Les conditions minimales requises pour sa réalisation passent par l’identification des conditions de gains et d’intérêts réciproques. Les pionniers ont vite décelé la nécessité de bâtir l’Afrique, force économique et géopolitique : c’est leur grandeur. Les marionnettes actuelles s’excitent par romantisme, c’est leur anachronisme.

Ces conformistes n’envisagent l’unité africaine que dans la perspective d’un bloc grégaire mû par des sensibilités historiques. Leur posture intellectualiste de reproduction des grands ensembles mondialisés rend compte de leur aliénation. Ils se défilent devant la responsabilité de bâtir préalablement l’institutionnalisation de l’espace politique africain. C’est un pis-aller que d’occulter l’impératif du développement humain en Afrique derrière la cause idéaliste d’une fédération prodige.

L’union africaine n’est pas seulement finalité, elle est d’abord condition et utilité pratiques ressenties et revendiquées par opportunisme. Elle exige une construction fonctionnaliste c’est-à-dire progressive, pragmatique et justifiée pas à pas par des nécessités techniques. Le plaidoyer sentimentaliste, raciste et pamphlétaire ne peut convaincre d’un destin commun.

Le nationalisme, les guerres ethniques et religieuses en terre africaine doivent prévenir de la nécessité de dépasser l’idéologie réactionnaire et tutélaire des pères de l’indépendance. Misère subie et misère persistante, les masses africaines rejettent quand bien même le schéma bric-à-brac de l’unité africaine. Elles s’identifient davantage aux systèmes confessionnels, tribaux ou claniques loin devant toute manifestation de sentiment d’appartenance à un quelconque micro-état, a fortiori au continent tout entier.

Un projet politique responsable et lucide ne peut reposer que sur la réalité conjoncturelle et sur le niveau d’organisation. Il revient aux sociétés civiles et aux agents économiques de déployer les mécanismes de sursaut décisif : ceux de la jonction par intérêt et pour dividende. De cette Afrique nouvelle, portée par des échanges et traversée par un intéressé vouloir de vie commune, naitra une solidarité arrangée et amplifiée par la force des enjeux de circonstance.

Être prêt, tout est là.

Birame Waltako Ndiaye

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