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Burundi: Pierre-Claver Mbonimpa blessé par balle dans une attaque

Figure de la société civile burundaise et président de l’Association pour la protection des prisonniers et des droits humains (Aprodh), Pierre-Claver Mbonimpa a été victime d’une attaque. Selon sa famille, il a été touché par plusieurs balles. Sa vie ne serait pas en danger.

Selon Zygele Mbonimpa, la fille de Pierre-Claver Mponimpa, l’attaque a eu lieu vers 17h30 ce lundi alors que le président de l’Aprodh venait de quitter son bureau. Alors qu’il arrivait dans le quartier de Kinama, un motard s’est approché de sa voiture. Il a tiré au moins quatre balles qui ont atteint Pierre-Claver Mbonimpa à la joue et au cou. Sa vie ne serait pas en danger, mais il a perdu beaucoup de sang.

Sa fille dit maintenant craindre que son père soit poursuivi jusque dans l’hôpital où il est soigné. « Même les médecins ne sont pas à l’aise. Ils nous demandent comment nous avons organisé la sécurité, alors que nous sommes avec eux, que nous ne pouvons rien faire », confie Zygele Mbonimpa.

Pacifique Nininahazwe, président d’une autre organisation de la société civile, se dit lui aussi très inquiet pour la sécurité de son ami et collègue. « Nous craignons aussi qu’on risque de tenter de l’achever à l’hôpital. Son épouse, son fils, nous disent qu’il y a des signes qu’il pourrait y avoir une attaque », rapportait-il ce lundi soir.

« Spirale de la violence »

D’après M. Nininahazwe, cette attaque contre Pierre-Claver Mbonimpa était « prévisible après l’assassinat de l’ancien chef du renseignement, le général Adolphe ». Le général Adolphe Nshimirimana a été tué dimanche 2 août par des tirs de roquette et d’arme automatique contre sa voiture. Ancien directeur du Service national de renseignement et fidèle parmi les fidèles du président Pierre Knurunziza, il était considéré comme le numéro deux du régime burundais. « Il y a une peur sur ce que tout le gouvernement considère soit comme opposant soit comme ennemi du pays », indique Pacifique Nininahazwe.

Un avis partagé par Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH : « Cette attaque contre Pierre-Claver est manifestement une réponse à cet assassinat que nos organisations condamnent, tout comme l’agression du correspondant de RFI et de l’AFP ». Pour lui, le seul moyen de mettre fin à ce qu’il qualifie de « spirale de la violence » est de « rouvrir les espaces de dialogue pour pousser les acteurs à la concertation, à la négociation, afin de permettre autour d’un gouvernement d’union nationale d’organiser de nouvelles élections inclusives, plus réalistes, transparentes et indépendantes. »

Sur Twitter, le secrétaire d’État adjoint américain en charge de la démocratie, Tom Malinowski, s’est dit désespéré d’apprendre l’attaque contre un homme qu’il dit admirer profondément. « Le Burundi a besoin de justice, pas de vengeance, a-t-il ajouté. Nous sommes prêts à faire tout son possible pour que les responsables soient traduits en justice. »

Source: RFI

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