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Tunisie : la concurrence s’agite sur le marché des titres-restaurant

Alors que le français Sodexo se taille la part du lion sur le marché encore réduit des titres-restaurant, un autre français, UP (ex-groupe Chèque déjeuner), fait son entrée en Tunisie avec le rachat de la société Top Checks. Le nouveau venu compte sur un changement des habitudes de paiement et sur un coup de pouce parlementaire pour améliorer ses ventes.

Avec 300 000 utilisateurs sur trois millions d’actifs, le taux de pénétration des titres-restaurant en Tunisie n’atteint que 10 % du marché potentiel. Si ce marché est pour l’instant largement dominé par le français Sodexo (50 % de parts de marché), un autre groupe français, UP (ex-groupe Chèque déjeuner), est bien décidé à changer la donne.

UP vient d’investir 2 millions de dinars (670 000 euros) pour acquérir 75 % de la société tunisienne Top Checks, 5e acteur du marché, et table sur un doublement de ses utilisateurs (8 000 en 2017) et du chiffre d’affaires de la société (335 000 euros).

Il compte notamment sur le développement des paiements dématérialisés, quasiment inexistants en Tunisie, même si Sodexo propose de son côté une « Carte Pass Repas », dont le succès reste mitigé. Les restaurateurs se montrent en effet réticents à investir dans un terminal de paiement et la culture du cash reste également bien ancrée.

Complément de revenu

D’ailleurs, les Tunisiens n’hésitent pas à détourner la fonction des tickets-restaurant et chèques-cadeaux, en les utilisant comme des billets de banque pour acheter, par exemple, de l’alcool.

« Les employés bénéficiaires s’en servent comme d’un complément de revenu, pas forcément pour aller manger au restaurant », concède Olfa Ben Abdallah, cofondatrice de Top Checks, qui espère pouvoir proposer d’ici la fin 2019 des solutions de paiement par carte et par applications mobiles, pour atteindre 20 % à 30 % de transactions dématérialisées en 2020. Au Brésil, au Mexique et en Turquie, UP propose déjà des services 100 % dématérialisés.

Top Checks parie donc sur un changement de mentalité, encouragé par les pouvoirs publics, qui espèrent que le développement des paiements électroniques permettra de mieux lutter contre le marché noir et la fraude. Une loi sur les tickets-restaurant et les chèques-cadeaux est d’ailleurs en préparation.

Les titres-restaurant déduits de l’impôt sur le revenu ?

La Chambre nationale des émetteurs de titres de repas et de services – qui dépend de l’Utica, le principal syndicat patronal – pousse pour que les employés du privé puissent déduire ces chèques et tickets de leur impôt sur le revenu, comme c’est le cas pour les fonctionnaires. Des mesures qui inciteraient les sociétés privées à davantage souscrire à ces services.

Outre la dématérialisation, la société envisage de développer le secteur des chèques-cadeaux et de créer des services encore inexistants en Tunisie, mais que UP propose ailleurs, dans le domaine de l’aide à la personne, du transport, de la culture, etc.

Source: Jeune Afrique

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