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Togo : vers un dénouement dans la crise politique ?

Depuis plus de six mois, le Togo traverse une crise politique sans précédent. L’opposition réunie au sein d’une coalition de 14 partis politiques draine, presque hebdomadairement des milliers de Togolais à travers les grandes villes du pays. Mais depuis un moment certains chefs d’État de la région ouest-africaine sont rentrés en jeu pour servir de médiateurs afin de mettre un terme à cette crise qui a fait plus d’une vingtaine de morts. Les résultats de leurs actions commencent visiblement par porter fruit. Le dialogue tant entendu est imminent.

Depuis quelques jours, les émissaires des présidents guinéens et ghanéens, qui sont les principaux médiateurs de la crise togolaise ont séjourné à Lomé du 31 janvier au 1er février pour régler les derniers détails pour l’ouverture du dialogue inter-togolais.
Après consultation des protagonistes de la crise, ils ont annoncé la date du 15 février pour le début du dialogue. C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public le 2 février 2018.

C’est à l’issue des tractations menées ces derniers jours dans la capitale togolaise par le ministre de la Sécurité de la République du Ghana, M. Albert Kan-Dapaah et le ministre d’État de la République de Guinée M. Tibou Kamara.

Mais, si le dialogue tardait à s’ouvrir, c’est bien évidemment dû à la non satisfaction de certains préalables posés par la coalition de l’opposition. Mais la médiation semble avoir trouvé un compromis. « les préoccupations de la coalition des 14 partis concernant les personnes faisant l’objet d’une détention provisoire dans le cadre des affaires des incendies des marchés de Lomé et de Kara seront examinées , à l’ouverture du dialogue, dans un esprit d’apaisement ; le cas des autres personnes encore en détention pour les faits commis dans le cadre des manifestations publiques organisées depuis le 19 août 2017, notamment celle dont la liste a été établie par la coalition des 14 partis, sera examiné dans le même esprit et dans le respect des procédures judiciaires », annonce le communiqué rendu public par les émissaires des médiateurs.

Tendons-nous vers la suspension des manifestations publiques? c’est ce que laisse transparaître le communiqué qui nous renseigne que tous les acteurs ont convenu de la suspension des manifestations de rues à « compter de la publication de la date du dialogue, et ce, jusqu’à sa tenue et pendant son déroulement ».

Mais pour dialoguer, il faut deux parties. Mais quelle configuration aura les délégations ? Pour ce qui est de la composition des délégations devant prendre part au dialogue, « la liste des participants et l’agenda du dialogue seront déterminés dans le cadre des travaux préliminaires », renseigne le communiqué.

Aussitôt la publication de ce communiqué qui a suscité des réactions sur les réseaux sociaux, la coalition de l’opposition a tenu une réunion d’urgence. Sa réaction ne s’est pas fait attendre. Elle a pris acte des propositions faites par les médiateurs ghanéen et guinéen dans la crise togolaise mais reste sur ces gardes. Elle « remercie les autorités de la République du Ghana et de la République de Guinée pour tous les efforts qu’elles déploient pour aider notre pays à trouver une solution politique durable à la crise qui le secoue depuis plusieurs années. Elle tient cependant à préciser qu’il y a, dans ce communiqué, des points qui méritent clarification. Les contacts se poursuivent avec les médiateurs à cet effet », lit-on dans leur communiqué.

Le pouvoir n’a pas encore réagi à cette sortie de la médiation, mais tout porte à croire qu’il est dans cette même dynamique.

Par Shalom Ametokpo, correspondant au Togo

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