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The Dizzy Brains trouve que le punk n’a pas d’avenir, ni d’idée, selon Eddy Andrianarisoa

Eddy Andrianarisoa du groupe The Dizzy Brains, crédit photo: TV5
En entrevue avec Afrikcaraibmontreal lors du festival Nuits d’Afrique 2017, Eddy Andrianarisoa du groupe malgache The Dizzy Brains a affirmé entre autres que le punk n’a pas d’avenir, ni d’idée.

Vladis Lim : Bonjour Eddy!
Vous affirmez quelques fois de ne pas aimer le punk, mais plutôt jouer le rock, est-ce que dans c’est le punk-rock que vous vous positionnez?

Eddy Andrianarisoa : C’est pas qu’on n’aime pas le punk, mais on n’est pas du punk, c’est différent parce que pour nous le punk ça n’a pas d’avenir, ça n’a pas d’idée, c’est juste une idéologie d’avoir une révolution et rien du tout…

VL : Est-ce que vous avez emprunté quelques idées du mouvement punk, contre la commercialisation de la musique, des concerts gratuits, de la distribution gratuite, etc.?

ER : C’est qui nous influence du côté punk c’est des Ramones, c’est des [Sex] Pistols. On écoute beaucoup de chansons punk, en fait, mais sans vraiment les considérer comme du punk. Et la façon de vivre punk, ça ne nous intéresse pas trop.

VL : Définissez-vous votre musique plutôt underground ou mainstream? Avez-vous une tendance de faire les chansons bonnes pour la radio ou bien jouer pour le public moins large, sans passer à la télé ni à la radio? Il n’y a qu’une seule station radio à Madagascar qui joue vos chansons.

ER : On ne pense pas trop à ça, on garde notre public et le radio n’est pas notre but, notre but c’est juste de chanter sur scène que ce soit underground ou dans un grand festival ou pour la radio, et après s’il y a une station qui nous accepte, tant mieux, si on n’a pas, tant mieux. Ce n’est pas ça qui nous motive de faire notre musique. Si cette radio n’accepte pas notre musique, donc on devrait faire quelque chose – non, on n’est pas comme ça. On le fait et si les gens aiment, c’est bien, s’ils n’aiment pas on s’en fout.

VL : Est-ce que les deux mondes francophones et nord-américains ont influencé votre répertoire selon le pays ou vous jouez, soit en France soit ici au Canada et aussi ailleurs?


ER : Oui, beaucoup même. En fait, quand on joue dans un pays comme ça, il y a toujours cette peur de ressembler aux autres. Mais ces influences, la culture anglo-saxonne, francophone, arabe et malgache, ça nous fait faire un peu de tout, on peut les voir dans nos chansons, comme par exemple, lorsque Mirana à la batterie joue du reggae, et Poun à la guitare est un jazziste qui n’a jamais fait du rock, alors que moi et mon frère Mahefa, nous on joue du rock depuis le début.

VL : Un petit mot pour le public?

ER : Regardez un peu ce qui se passe à Madagascar. Je dis ça parce que à chaque fois au concert et à l’entrevue que je fais, je le dis aux Malgaches mais les Malgaches s’en foutent. Parce qu’ils sont fatalistes, ils ne pensent plus à ce qui se passe au pays, ils pensent juste à leur vie. Donc si les Malgaches n’écoutent pas, la seule solution c’est de le dire à tout le monde, parce qu’on a besoin d’aide, que ce soit moralement, financièrement ou physiquement… C’est tout ce qu’on veut, que ce soit un Madagascar épanoui qui vit en toute liberté. Le pays a besoin de vous!

Propos recueillis par Vladis Lim

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